Ce moulin, appuyé sur les premières arches du pont, fut édifié par le prince de Chalais. Incendié à la fin de la seconde guerre mondiale, il a été détruit en 1974.
Les moulins les plus encombrants étaient sans nul doute les moulins à bief utilisant la force motrice du courant grâce à un barrage établi en travers du cours d'eau. Les meuniers il est vrai avaient la fâcheuse coutume de barrer le moindre cours d'eau, créant ainsi la réserve d'eau dont ils avaient besoin; l'eau ainsi retenue entraînait un appareillage parfois très perfectionné. Ces roues hydrauliques actionnaient des moulins à farine, à tanner, à fouler les étoffes, à papier et à bien d'autres utilisation.
Ci-dessus , quelques détails d'un mécanisme - une partie des engrenage est en bois.
L'origine des moulins sur le Cher est bien antérieure à la construction des barrages à aiguilles. Ces derniers ont été réalisés bien souvent sur le site d'un moulin. L'origine des moulins atteste que des barrages existaient bien avant ceux qui sont en place aujourd'hui. La navigation était alors liée au passage des pertuis et plus tard des portes marinières que le meunier avait installés sur son barrage de retenue.
Le moulin construit vers 1336, appartenant à la seigneurie de Nitray avant la révolution, possédait à l'origine cette machinerie particulière aux moulins-pendants. Celle-ci fut détruite en 1922 pour installer une turbine.
Aujourd'hui une roue à aubes remise en place redonne vie à ce moulin. le bâtiment, aujourd'hui restauré, est certainement un des plus photographiés par les touristes. Il a la particularité d'être érigé sur une petite ile et le déversoir n'est pas accolé au barrage à aiguille comme sur les autres sites.
On retrouve encore des bâtisses de moulins dont il ne subsiste plus de roues, comme le Moulin Fort à Francueil (37) dont voici deux photos ci-dessous et à Vallet sur la commune de Athée sur Cher (37), accolé au barrage à aiguilles.
On trouve également des traces de moulins à Bléré (37) dont les restes de fondations sont encore visibles près du pont actuel, un autre à Veretz sur une ile qui est aujourd'hui près du pont (37) attesté par le plan ci-dessous.
L'arasage des moulins à eau fixes, se généralisa rapidement. La rivière Cher fut barrée en maints endroits. Alors, pour ne pas interrompre la navigation, les hommes pratiquèrent des ouvertures ou pertuis fermés avec des poutrelles, mises à plat les unes sur les autres. Pour permettre le passage des gabarres, on enlevait une à une les poutrelles puis on les replaçait. Cette suite d'obstacles constituait un des grands dangers de la navigation de l'époque, à la descente, mais aussi à la remonte, quand bien même les hommes et les chevaux tiraient l'embarcation, leur action s'avérait parfois impuissante à remonter le bateau.
D'autre-part, cette multiplication des barrages et des péages resta pendant des siècles un sujet brûlant pour la navigation. Plusieurs de nos rois, dont François 1er, tentèrent de résoudre le problème de la navigation et prendre la défense des bateliers contre les seigneurs et propriétaires des moulins en établissant de nouvelles réglementations. Malheureusement, aucune tentative ne réussit. les choses restaient au point mort.
" En l'an mille cinq cent soixante et douze, le conseil privé du roi députa des hommes experts pour visiter toutes les rivières du royaume et toutes celles qui pouvaient porter bateau; ces hommes revinrent au conseil et par arrêté du privé conseil, il fut ordonné que les cluses des moulins seraient ouvertes, et tous les autres empêchements ôtés. mais cette démarche n'aboutit point et les rivières demeurèrent inutiles"
La première source des revenus des maitres de moulins provenait des barrages. La multiplication des barrages n'était pas à cette époque, faite pour améliorer la navigation intérieure. Loin de là !
En effet, les seigneurs et les propriétaires de moulins s'arrogeaient les cours d'eau en y installent les pertuis nécessaires aux navigateurs. Ils se rendaient ainsi maîtres de la rivière et des passages crées, ne les ouvrant qu'après avoir fortement rançonné les bateliers désirant les franchir. Ce faisant, ils soignaient au mieux leurs intérêts.
La seconde source, toute aussi lucrative, tirait parti de cet avantage de l'usage fait par les paysans et les habitants d'une commune, du moulin banal. Il faut savoir qu'avant la période révolutionnaire, les seigneurs disposaient d'un droit appelé "droit de ban" en vertu duquel les habitants devaient obligatoirement utiliser le moulin, le four et le pressoir appartenant à leur seigneur "banal"; ce dernier était assuré d'un revenu substantiel, car les utilisateurs devaient s'acquitter d'une taxe à chaque usage : les banalités.