Le Cher a été classé rivière à migrateurs depuis 2002 : Aloses, Lamproies et Anguilles.
N'ayant reçu aucune infrastructure permettant la migration pour permettre le passage des poissons, les Préfets ont diffusé début 2008 un arrêté stipulant que les barrages mobiles à aiguilles devront rester couchés au fond de la rivière du 15 octobre au 1er juillet.
Par conséquent, les professionnels du tourisme fluvial, ont perdu deux mois d'exploitation (mai et juin), voir plus compte tenu de l'incertitude des agences de voyage qui ont des doutes légitimes sur l'avenir touristique du Cher. De même des difficultés liées à la pratique des sports nautiques et les plaisanciers et les pêcheurs insatisfaits.
M. Laurent Deprick, gérant des bateaux La Gabare le bateau-restaurant La Bélandre, a multiplié les interventions médiatiques avec la presse et la télévision pour sensibiliser l'opinion et les élus sur ce problème.
Les Amis du Cher Canalisé, présents avec un stand du Comice Agricole de L'Ile Bouchard en Indre et Loire, présentaient le principe des fausses bassinées (voir en bas de page) comme solution alternative permettant de satisfaire tous les usagers.
Monsieur Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au tourisme, passant par-là, et préoccupé par l'affaire médiatique de La Bélandre, nous demande alors un dossier sur les fausses bassinées.
C'est ainsi, après en avoir discuté avec le Ministre Jean-Louis Borloo, que la décision a été prise par M Hervé Novelli et M le Préfet, de tester les fausses bassinées sur deux écluses seulement (en amont et en aval du château de Chenonceau)
Le test est prévu sur deux années (un minimum pour prendre une décision) mais déjà le site internet de la préfecture de Tours précise que l'expérience sera terminée au bout d'un an si les résultats ne sont pas significatifs ! Le problème c'est qu'effectivement ils ne sont pas significatifs (zéro pointé !) parce que les tests, se sont limités à des observations par un stagiaire de l'ONEMA, et avec des moyens matériels limités mis en place par le Syndicat du Cher. Ceci ne serait pas alarmant si l'ONEMA avait pris l'initiative de vérifier que les poissons attendus étaient bien présents à la confluence et au pied du premier ouvrage de franchissement !
Des essais de débit ont été faits courant mai 2009 sur l'écluse de Civray ( aval du château de Chenonceau).
L'ONEMA et certains autres parlent de solution qui ne marchera pas avant de l'avoir testée.
Les Amis du Cher Canalisé envoient un courrier au siège de l'ONEMA visant à préciser que nous souhaitons que les tests soient faits dans les règles de l'art (comptage en aval de chaque seuil en partant de la confluence d'une part et au sas de l'écluse de Civray d'autre part) dans un souci de transparence pour tous. Seuls des résultats tangibles pourront déterminer si ce procédé est applicable ou non. Notre association s'est engagée à vérifier sur le terrain que les conditions sont bien remplies.
Pour que ces résultats soient pris au sérieux, il y a des conditions à remplir :
1 - Les Aloses, principale espèce concernée par la difficulté à franchir un seuil, doivent d'abord arriver en aval du barrage de Tours, ce qui suppose que les passes à poissons du barrage de Savonnières et du Grand Moulin de Ballan soient efficaces.
2 - Le barrage de Tours, qui n'est pas un barrage à aiguilles, devra être baissé, et, tant que la rivière de contournement du barrage ne sera pas réalisée (prévue en 2010 mais repoussée pour cause de découverte de déchets enfouis), les Aloses devront franchir le seuil de ce barrage, même en position basse.
3 - Les autres barrages à aiguilles étant couchés au fond de la rivière, et leur seuil étant inférieur à 25 cm, les Aloses peuvent alors aller jusqu'à l'écluse de Civray, concernée par les tests des fausses bassinées. Le comptage à ce stade permettra d'évaluer non seulement le principe des fausses bassinées, mais également la capacité des Aloses à migrer jusque-là. Il sera alors temps de conclure sur l'efficacité mais pas avant de le vérifier !
Notons que le LOGRAMI (association Loire Grands Migrateurs), organisme réputé sérieux, met plusieurs années pour tirer des conclusions sur la migration de certaines espèces et que celle des Aloses n'est toujours pas finalisée. Comment peut-on alors tirer des conclusions sur le Cher en une seule année ? Ne peut-on pas alors estimer que ce travail est bâclé parce que certains n'en veulent pas ?
Début des constats :
Le 18 mai, devant les amoncellements d'algues, de débris d’arbres, et une petite montée des eaux suite aux orages, le barrage de Chisseaux cède.
18 Mai Civray de touraine
21 & 22 Mai Civray de touraine
Le même jour nous constatons qu'un batardeau bouche le devant de la porte amont de Civray. En fait, c'est une sage précaution en cas de crue (photo du haut); en réalité c'est un seul batardeau maintenu à la surface, qui arrête les algues dérivantes. La circulation des poissons migrateurs est donc assurée puisqu'ils passent en dessous. Le niveau a baissé mais le barrage est toujours encombré et risque la rupture (photo du bas). Le 25 mai la situation du barrage est rétablie. Constats effectués par Roger Bernard Bouyrie, Président, Jean-Luc Pailler et Jacques Voisin, membres du Conseil d'Administration.
Les vantelles ont été ouvertes à mi-hauteur, permettant un courant d'appel et les poissons migrateurs pouvaient passer. Un comptage par pêche au filet a été fait mais seule une truite de mer a été comptée.
Des différents essais, il n'y aura eu qu'une truite de mer et pas une seule Alose.
De même, plus en aval, vérifié avec des pêches électriques.
De l'avis du stagiaire ONEMA, ce n'est peut-être pas une année à Aloses.
Un courrier émis par le Président du syndicat du Cher demande la poursuite des essais auprès du Préfet et de Monsieur Hervé Novelli. Souhaitons que cette requête aboutisse. Le Préfet aurait donné son feu vert.
Il va de soi que de nouveaux essais devront être réalisés en 2010, mais dans les conditions citées ci-dessus et en respectant la vraie procédure des fausses bassinées, c'est-à-dire avec manœuvre des portes.
A suivre .....